Entre souvenirs et avenir : création du potager familial et projets !
De l'idée du projet à la réalisation.
Par Stéphanie.
Fumier, terre, paille, outils, eau, graines, voisins et amis gentils pour refiler des plants, des boutures, des graines : pourquoi faire des kilomètres pour acheter de l'industriel sans goût ni gougniasse, hors sol, chimique, polluant, énergivore lorsqu'on peut cultiver naturel chez soi ? A fortiori lorsqu'on habite au sein d'une ferme !
Mais c'est vrai... les fermes sont devenues des usines en monoculture ou mono élevage et les paysans, le goût, les cultures, la Culture disparaissent... privatisées dans les méandres de l'organisation Mondiale du Commerce et de la spéculation sur le vivant.
Les potagers familiaux, les petits carrés de verdures des petits bourgs, les ceintures vertes des villes avec ses maraîchers, les petits havres de paix aux senteurs fleuries mettent mon petit cœur de Marie en chardons et l'amour en cage... où sont les physalis, les monnaies du Pape, les grosses blondes paresseuses, les pivoines, les élégants lins, les escargots malicieux cachés dans les murs de pierres ?
MAIS ! C'est sans compter les solides apprentissages, transmissions, et réminiscences d'une enfance bénie, les petites jambes dans les orties ou les chélidoines soignant les verrues, le nez dans les fraises aux parfums des bois, les quêtes au ciel des cerises toujours inaccessibles, la bouche rouge barbouillée des friandises naturelles, les prunes chaudes aux senteurs sucrées, l'odeur verte des tomates rougissantes, le piquant des ramassages de cornichons, les chasses au trésor de patates cachées dans la terre odorante, les carottes croquantes si délicatement parfumées, la cueillette des haricots verts ou beurre... Enfance bénie de bonheur.
J'ai les bocaux ! Le stérilisateur ! Celui qui ne stérilise que les aliments et non pas la terre fertile...
Je m'égare... toujours dans les jardins des souvenirs, cuisinant l'âme et le cœur, écossant les petits poids que portent notre génération que j'aimerai plus responsable et autonome pour offrir à nos jolis mômes l'indicible espoir des jours heureux : tout un programme !
Ferrat-il beau deux mains ?
Il parait que nous ne grandissons qu'avec des racines, le nez au ciel. Allez savoir comment grandissent les hors-sol ? Pour qui et pour quoi et dans quel but ?
Alors oui... après un an d'hésitation, nous avons enfin fait le choix de l'emplacement pour produire nos légumes locaux et bios et aussi redonner un peu de poésie pour agrémenter ce lieu !
Ce lieu n'a eu en son sein que des animaux, c'est sain et ça sert le dessein sans désert pour les desserts à venir.
Le 5 mars 2015, ça recycle :
Le bac à compost est enfin fabriqué avec de la récupération de palettes... Merci à Valère notre jeune stagiaire, qui m'a aidée.
Ah ! Enfin de quoi mettre mes épluchures et déchets verts à décomposer et créer du compost puisqu'à la Communauté d'Aglo de Royan (CARA), absolument rien n'est prévu à cet effet. Un an que je cherche et vraiment, 40 euros pour un bac en plastique...ce n'est ni économique ni propre. Et dire que nous sommes en milieu rural où demander à se procurer un bac à compost reste du domaine du surréalisme utopique ou extra terrestre... Vraiment... Stéphanie, t'es un "p'tit homme vert" !
Orties et crottes de biques !
Dans la semaine je débroussaille, je nettoie, je ramasse, j'inspecte le sol.
Je fais des plans sur la comète de ... ALLEZ !
Et en plus, nous pouvons accéder à la chèvrerie pour y contempler les petits qui arrivent sur la planète et parmi nous.
Le 15 Mars 2015 :
Voilà...c'est parti, après le nettoyage, débroussaillage, mon chéri m'aide. Des années depuis mémé Edith qu'il n'y avait pas eu de potager à la ferme. Avec le stagiaire, nous avons aussi nettoyé et débroussaillé l'entrée courette de la vieille ferme côté route. J'ai envie d'y réaliser un sol en galade (terrasse de galets décoratifs) et d'y planter un rosier grimpant en hommage à nos mémés respectives.
A nos mémées Marie, Edith, Rolande et Régina !
A moi les patates, les courgettes, les aubergines, le persil, la ciboulette, la rhubarbe, la menthe, les tomates, les salades, les navets, les carottes, les sariette, thym, romarin, lavande, Les cornichons, les fèves, les poivrons, les radis, les poireaux, les soucis, les fleurs, les coccinelles, les pucerons, les prédateurs oiseaux amateurs de bio, les limaces, les souris, les rats, les escargots, les vers des fraises, les papillons...
la paille, le fumier, ...les blés, les tournesols mammouth et maïs essais !
16 Mars 2015 :
Ni une ni deux, ce matin, j'ai planté les pots de thym, romarin, ciboulette, persil, rhubarbe, menthe verte. Puis les patates bios germées, des courgettes vertes en poquets, semis de radis, retrouvé et remonté mon petit tunnel (manque le plastique!) pour semer prochainement des salades, les belles de nuit rouges de Bruno, les graines de Marie-Claire (tomates, citrouilles, pâtissons, maïs) des noyaux de pêche et tout un tas de sachets kokopelli de légumes anciens qu'il va falloir que je sème en godets sous véranda en attendant Mai et en espérant que les graines soient encore bonnes !
Je n'ai jamais pu travailler une terre pareille auparavant !
Et puis l'ami voisin Pierrot m'a ramené des plants d'iris qu'il a récupéré car il les avait jetés dans son tas de fumier, deux boutures de l'ancien rosier de mamie Edith qu'il a conservé donc j'ai laissé le soin à Benoît de les mettre en terre en souvenir de sa grand-mère !
Le temps que ça racine, les deux boutures de rosiers garderont les patates...
Ah didonc, quel pied de trifouiller la terre !
Et voilà, ce n'est pas compliqué le bonheur ...
Demain, je tente de bricoler une mini serre avec deux vitres épaisses récupérées
qu'un monsieur m'a donné alors qu'il allait les jeter en déchèterie...
Il faut que je sème dans des godets tout un tas de semences en prévision des pleines terres de Mai.
Vivement le petit poulailler...pour faire des omelettes aux patates à la ciboulette, des flans de courgettes au fromage Cabricorne , des tartes aux poireaux servies avec des salades du jardin jamais égalées en saveurs !
Des crêpes avec le lait des chèvres... avec de la confiture de fraises, de figues...
Et puis, le sublime nec plus ultra, j'en bave d'avance comme un bourgogne lent à coquille...
Ah ... les promesses de la terre, elles au moins, on peut y croire !
Ferrat-il beau demain ? Aparté en chanson, printemps oblige !
Jean, comme c'était récemment l'anniversaire de ta disparition, je voulais juste te dire que la Montagne n'est pas morte : elle reste à gravir, à imaginer, à parcourir, à transcender, à traverser !
Mais avec Benoît... tout est possible, même le plus simple.
Et à nos mémés et pépés : merci. Merci de l'or transmis.
ça doit être pour cela que les hors-sols disent, moqueurs et complexes, des mots idiots comme les "bobos écolos"...
quelle richesse, cette transmission ! Mémoire des belles choses, des roses, des parfums embaumant l'air sans pesticides...
Nous résisterons aussi, comme vous, même s'il faut bouffer les pissenlits par la racine !
C'est bon les pissenlits...sauvages, gratuits...avec des œufs durs de poules de Marans !
à bientôt ... si ça pousse...
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 943 autres membres