Benoît Biteau, paysan agronome

Benoît Biteau, paysan agronome

La foire bio, une vitrine mais aussi un lieu de débat

La foire bio, une vitrine mais aussi un lieu de débat

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Soues (65)

La foire bio de Soues, c'est un marché où l'on trouve de beaux légumes sains. Mais pas seulement…/ Photo Rachel Barranco.                                                   
                            La foire bio de Soues, c'est un marché où l'on trouve de beaux légumes sains. Mais pas seulement…/ Photo Rachel Barranco.                                                    
            

Il serait dommage de réduire la foire bio de Soues, organisée par le Groupement de l'agriculture biologique, à une réunion de quelques producteurs bio. C'est beaucoup plus que cela.

 

De la même manière que le monde de la finance et des grands décideurs a son rendez-vous annuel, le célèbre Forum de Davos, le monde de l'agriculture bio a aussi son forum, c'est la foire bio de Soues dont c'était, ce week-end, la 13e édition. À première vue, c'est un marché bio, certes très fourni avec pas moins de 85 exposants, où l'on trouve tout ce qui fait le charme de ces manifestations, du légume bio à la bougie parfumée en passant par les plantes exotiques qui guérissent tout ou presque. C'est ça, mais pas que… Parce que les organisateurs, le GAB 65, ont décidé d'en faire l'endroit où les choses se passent vraiment en matière d'agriculture biologique. «On est bien obligés, parce que du côté du gouvernement, il ne se passe pas grand-chose sur ce plan», râlent les deux Pascal, Lachaud et Blanchard, en s'appuyant sur la conférence donnée samedi soir par le célèbre agronome Marc Dufumier. «L'agroécologie, tout le monde en parle, personne ne fait rien. On attendait une petite inflexion de PAC, mais rien n'est venu. Pourtant, la question est essentielle, il faut savoir que l'on n'aide pas les paysans en général, et les bio en particulier. Du coup, aujourd'hui, 50 % des fruits et légumes que l'on consomme sont importés. Mais au-delà de cette question, il s'agit de savoir quelle agriculture et donc quels territoires nous voulons pour demain.» Et les deux hommes du GAB d'assurer que l'agriculture bio est viable. «On ne peut pas continuer comme ça, quand on voit la FDSEA manifester contre la directive nitrates, alors qu'elle devrait être appliquée depuis vingt ans… Il faut la mettre en place, en étudiant au cas par cas.» Et ne pas opposer agriculture traditionnelle et bio, même si cette dernière veut être qualifiée de «traditionnelle»…

Pour autant, l'agriculture bio, ça marche. De plus en plus de producteurs viennent grossir les rangs du GAB 65 et les consommateurs y sont de plus en plus sensibles. Quant aux prix, que l'on dit plus élevés, ils ont tendance à se resserrer. «Il faut une volonté globale. Regardez, sur la question des nitrates, on a organisé une table ronde avec nos amis basques qui ont fait un gros travail sur le bassin des Nives. Pourquoi n'y arriverait-on pas  ? On avait aussi Benoît Biteau, vice-président du conseil régional de Poitou-Charentes, très versé dans l'écologie et qui a mis en place des aides ciblées. Autre invité, Yannick Pzelslzo, producteur de lait bio dans le Nord, qui réussit dans un secteur très concurrentiel, et Paul Passy, chercheur au CNRS, qui a développé un modèle mathématique sur la mise en bio de toute la vallée de la Seine : économiquement, ça fonctionne. Comme quoi, il ne manque vraiment que la volonté.»



26/09/2014
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