Pesticides : les apiculteurs en danger à Sablonceaux, mais pas qu'eux....
Notre ferme biologique est fière de ne pas participer à cette hécatombe car nous n'utilisons aucun produit chimique ni engrais de synthèse. Malheureusement, nous faisons figure d'exception, car à notre connaissance, nous sommes la seule ferme certifiée biologique sur Sablonceaux, avec la ferme de notre ancienne apprentie, Juliette Morel.
Abeille sur nos champs bios de tournesols à Sablonceaux.
Découvrir l'eau, dégradation, pollution par les pesticides
Les pesticides (insecticides, raticides, fongicides, et herbicides) sont des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques, utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les animaux (insectes, rongeurs) ou les plantes (champignons, mauvaises herbes) jugés nuisibles aux plantations. Le premier usage intensif d’un pesticide, le DDT, remonte à l’époque de la seconde guerre mondiale.
Malheureusement, tous les pesticides épandus ne remplissent pas leur emploi. Une grande partie d’entre eux est dispersée dans l’atmosphère, soit lors de leur application, soit par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été répandus. Disséminés par le vent et parfois loin de leur lieu d’épandage, ils retombent avec les pluies directement sur les plans d’eau et sur les sols d’où ils sont ensuite drainés jusque dans les milieux aquatiques par les eaux de pluie (ruissellement et infiltration). Les pesticides sont ainsi aujourd’hui à l’origine d’une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales : cours d’eau, eaux souterraines et zones littorales.
Mais la source la plus importante de contamination par des pesticides demeure la négligence : stockage dans de mauvaises conditions, techniques d’application défectueuses, rejet sans précaution de résidus ou d’excédents, ou encore pollutions accidentelles comme, par exemple, lors du rejet accidentel de 1 250 tonnes de pesticides dans le Rhin, en novembre 1986.
Si les pesticides sont d’abord apparus bénéfiques, leurs effets secondaires nocifs ont été rapidement mis en évidence. Leur toxicité, liée à leur structure moléculaire, ne se limite pas en effet aux seules espèces que l’on souhaite éliminer. Ils sont notamment toxiques pour l’homme (voir le chapitre Eau potable).
Estimer les effets sur les écosystèmes d’une pollution liée aux pesticides s’avère difficile, car il existe un millier de familles de pesticides, soit des dizaines de milliers de pesticides. Ils sont en outre utilisés à faibles doses et leurs comportements sont très divers. Leur impact dépend à la fois de leur mode d’action (certains sont beaucoup plus toxiques que d’autres), de leur persistance dans le temps (certains se dégradent beaucoup plus rapidement que d’autres) et de leurs sous-produits de dégradation lesquels sont parfois plus toxiques et se dégradent moins vite que le composé initial. Leurs effets sur le vivant sont, eux aussi, encore très mal connus.
Les principaux pesticides utilisés actuellement appartiennent à quelques grandes familles chimiques :
•Les organochlorés (hydrocarbures chlorés), comme le DDT synthétisé dès les années 1940, sont des pesticides très stables chimiquement. Le DDT a été utilisé partout dans le monde dans la lutte contre les insectes, jusqu'à ce que l'on découvre qu’il était peu dégradable et pouvait se concentrer dans les organismes en bout de chaîne alimentaire, par bio-accumulation, avec des risques certains pour la santé humaine. Son utilisation est aujourd’hui interdite dans de nombreux pays tempérés, mais on en trouve encore beaucoup dans les milieux aquatiques. En outre, ils continuent à être employés dans certains pays tropicaux.
•Les organophosphorés sont des composés de synthèse qui se dégradent assez rapidement dans l’environnement mais qui ont des effets neurotoxiques sur les vertébrés.
•Les pyréthroïdes sont des insecticides de synthèse très toxiques pour les organismes aquatiques. Une pollution accidentelle des eaux par ces composés peut être dramatique.
•Les carbamates, très toxiques, sont utilisés comme insecticides et fongicides.
•Les phytosanitaires, qui regroupent un très grand nombre de produits de la famille des triazines ou des fongicides, représentent plus de la moitié du tonnage annuel des pesticides utilisés en France. Ces produits réagissant avec le sol lors de leur migration (piégeage, relargage, spéciation), l’évaluation de leur devenir et de leur impact se révèle difficile.
© CNRS - Le CNRS en ligne : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/06_pollution.htm
Quelques liens, cancers des enfants et des agriculteurs... :
http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/biologie-pesticide-9169/
http://www.generations-futures.fr/sinformer/pesticides/
http://www.info-pesticides.org/
http://www.20minutes.fr/bordeaux/1666295-20150813-gironde-cancers-enfants-peut-etre-lies-pesticides
Les films :
La mort est dans le pré...
C'est un film percutant dont personne ne sortira indemne. Mais surtout un film qui dévoile un problème de santé publique autrement plus grave que le pourcentage de cheval roumain dans les lasagnes au bœuf. Un problème de santé publique probablement équivalent à celui de l'amiante, dont les victimes ont enfin été reconnues après plusieurs décennies de combat et de mépris de la part des autorités compétentes, complices de l'industrie. Ce drame, c'est celui vécu par les agriculteurs ou proches d'agriculteurs qui ont été au contact quotidien des pesticides, et qui contractent cancers, maladies neurologiques et autres saloperies susceptibles d'être fatales.
Le réalisateur Eric Guéret est allé à la rencontre de ces gens qui, dans la peine ou la maladie, se battent pour la justice et pour une agriculture plus respectueuse des hommes et de la terre : Caroline Chenet, éleveuse de 45 ans dont le mari a succombé à un lymphome ; Frédéric Ferrand, viticulteur de 41 ans victime d'un cancer de la vessie et de la prostate ; Paul François, contaminé par le « Lasso » de Monsanto et qui mène un combat juridique du pot de terre contre le pot de terre face à la multinationale ; enfin Denis Camuzet, éleveur du Jura qui, bien que paraplégique, voit son avenir dans la conversion en bio de son exploitation.
Comment en est-on arrivé là ? Chacun témoigne à la fois du manque total d'information des fournisseurs de produits, qui s'abstiennent bien d'alerter sur leur dangerosité, de l'inconscience durable des agriculteurs comme dans cette scène où les parents de Frédéric, également vignerons, parlent de l'aspersion des produits alors qu'ils étaient encore dans les vignes : « ça faisait l'effet d'une douche fraiche en plein été ». Et puis il y a dans toutes les bouches la reconnaissance de ce foutu sens du silence qui règne chez les paysans. Le paysan est solidaire de son voisin pour les travaux, mais n'évoque jamais ni les problèmes d'argent, ni les problèmes personnels, ni même ceux de santé, fierté oblige. Et dénoncer les pesticides est souvent perçu comme une forme de trahison face à quelque chose qui a permis à chacun d'augmenter ses rendements et de mieux vivre matériellement. Mais voilà, la maladie est là et avec elle la prise de conscience d'une énorme duperie criminelle. Et la prise de conscience est telle que certains avouent ne plus donner à leur famille la production de leur récolte, se limitant à ce qui sort du potager privé cultivé en bio. Désormais ces paysans interviewés ne se taisent plus et mènent un combat parfois désespéré : combat auprès de la Mutuelle Sociale Agricole pour faire reconnaître son cancer comme maladie professionnelle, combat contre les scientifiques stipendiés par l'industrie, combat pour changer de pratiques, un défi pour ceux que l'agro-industrie a coupés de tous leurs savoirs traditionnels. Et malgré le tragique de la situation, grâce à l'obstiné Denis Camuzet, l'éleveur qui veut devenir bio, ou à la victoire juridique de Paul François, ce film reste plein d'espoir dans la lutte.
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Avec l'amie Caroline Chenet de Saujon et Jacky Ferrand de Jarnac
Photos de Guillaume Rivière.
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2014/02/21/la-chimie-c-est-presque-fini_4370157_4497186.html
Severn, de Jean-Paul Jaud
Benoît Biteau avec son ami Yannick Chenet :
« Severn », l'ode à la vie en guerre contre l'agriculture intensive
http://www.sudouest.fr/2010/10/17/severn-l-ode-a-la-vie-214142-1391.php
Publié le 17/10/2010 à 06h00 , modifié le 17/10/2010 à 09h06 par
Le cinéaste Jean-Paul Jaud est parti en guerre contre l'agriculture intensive. Son second film sur ce sujet, tourné en partie dans notre région, tape juste. Et fort.
Paul François, l'agriculteur intoxiqué par les produits chimiques, aux côtés de son ami Benoît Biteau, élu régional en Poitou-Charentes et éleveur de races menacées de disparition. Photo DR
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ous les amateurs de football connaissent Jean-Paul Jaud, l'homme qui, aux débuts de Canal+, a apporté une vraie révolution dans l'art et la manière de retransmettre les matches.
Par contre, beaucoup d'entre eux ignorent que cet individu entier a toujours refusé de devenir salarié de la chaîne, tenant trop à sa liberté. Une liberté lui ayant permis de mener à sa guise son métier de cinéaste et de réaliser nombre de documentaires basés sur la même trame, celle des saisons. Sa série des « Quatre saisons » l'a conduit dans maints univers : le bassin de Marennes-Oléron, pays de son enfance, les cuisines du chef étoilé Guy Savoy, les vignes et les chais de Château d'Yquem.
Il s'est également penché avec délice sur les variations de la vie d'un berger pyrénéen, selon que le soleil brille ou que tombe la neige. Le berger de Jaud, devenu son ami, avait une drôle d'habitude. À longueur de temps, il se régalait d'oignons crus cultivés dans son propre jardin, sans autre ajout qu'un compost naturel. Le cinéaste, séduit par ce régime, a pris l'habitude, dès son retour à Paris, de faire provision d'oignons au supermarché du coin.
Le jour où il a appris qu'il souffrait d'un cancer, il a hurlé à l'injustice. Comment un homme comme lui, incapable du moindre excès de table, sobre comme un chameau, non-fumeur, sportif, avait-il pu être ciblé par la maladie ? Au fil de ses discussions avec les médecins, il s'est persuadé - et on ne lui a pas dit le contraire - que les produits chimiques de l'agriculture intensive déversés sur sa plante potagère préférée étaient la cause de son malheur. Il s'est soigné. On lui a assuré qu'il était guéri. Il a alors pu entamer sa croisade. Avec son arme de destruction massive : sa caméra.
Succès inespéré
C'est ainsi que, voilà deux ans, est sorti « Nos enfants nous accuseront », terrible réquisitoire contre les pesticides, les herbicides et autres saloperies du même tonneau. En fait, un film d'espoir, puisque son fil rouge racontait l'arrivée tranquille des produits bio à la table de la cantine scolaire de Barjac, petit village du Gard. Quel contraste avec les images d'agriculteurs déversant des tonnes de produits toxiques sur leurs arbres fruitiers et venant confier en pleurant qu'après chaque épandage, ils étaient victimes de saignements de nez des semaines durant. Ce documentaire a réalisé une performance formidable. Un succès inespéré : 300 000 entrées pour une sortie avec seulement vingt copies dans toute la France ! Preuve que lorsque le bouche-à-oreille s'y met…
Le 10 novembre prochain, une nouvelle attaque virulente est programmée avec la sortie du second étage de la fusée, un film titré « Severn, la voix de nos enfants ». Mais, déjà, Jean-Paul Jaud a repris son bâton de pèlerin, sillonnant le pays pour des projections en avant-première suivies de débats. La Rochelle, Saintes, Marmande (1) ont constitué quelques-unes de ses étapes dans notre région.
Autant le dire tout de suite, « Severn » tape encore plus fort que la réalisation précédente. Il est construit de la même façon. Critiques virulentes des pratiques d'un monde marchant sur la tête avec en face des messages d'espoir venant de partout sur notre planète et montrant qu'il est possible d'envisager les choses autrement.
Yannick, poignant
Là aussi, il y a un fil rouge. Particulièrement émouvant. Celle qui revient sans cesse, fabuleux leitmotiv, s'appelle Severn Cullis-Suzuki. Elle avait 12 ans, en 1992, lorsqu'elle s'est adressée aux puissants, aux chefs d'État et de gouvernement réunis à Rio pour le Sommet de la Terre. Elle les a copieusement enguirlandés à cause de la couche d'ozone, des animaux et des plantes s'éteignant tous les jours, disparus à jamais. « Ce que vous faites me fait pleurer la nuit ! » s'était alors exclamée cette gamine que Jean-Paul Jaud a retrouvée dans son île canadienne. Elle est devenue une femme ayant donné la vie à un petit garçon durant le tournage…
Espoir. Jaud montre quantité de raisons d'espérer dans « Severn ». Depuis le Japon, le Canada, la France. Avec des images superbes. Mais partout, crûment, il filme des désastres, des catastrophes. On n'en retiendra que deux, parce que proches. La première victime s'appelle Paul François. C'est un agriculteur de Charente touché par une grave intoxication après avoir respiré le solvant d'un herbicide produit par Monsanto.
Seconde victime, Yannick Chénet, viticulteur de Charente-Maritime, frappé par une leucémie causée par les produits liés au traitement de la vigne - cela a fini par être prouvé. Yannick a été guéri après une greffe de moelle osseuse. Aujourd'hui, le rejet de cette greffe est cause de multiples malheurs.
Et soudain, dans le film, il lâche cette phrase terrible : « Les produits qui m'ont empoisonné et ceux qu'on me donne pour me guérir sont fabriqués par une seule et unique firme. »
« Severn », c'est le 10 novembre…
(1) Avant-première en présence du réalisateur, le 22 octobre, à Saint-Pierre-d'Oléron (17) et le lendemain à Ruffec (16).
- Charente-Maritime
Nos enfants nous accuseront , de Jean-Paul Jaud :
Sans terres et sans reproches, de Stéphanie Muzard :
Synopsis : Un voyage chez les paysans résistants du Quercy, au cœur du parc Naturel des Causses, à l’heure de la mondialisation, de l’industrialisation de l’agriculture et de la baisse du nombre d’installation agricole. Qui se cache derrière nos assiettes et qui s’installe ? Rencontres locales pour le constat d’une guerre mondiale…
Préface de Christian Vélot
Avant de commencer à regarder ce film, asurez-vous que vous avez au moins 52 mn devant vous, car vous ne pourrez faire autrement que d’aller jusqu’au bout. Impossible de décrocher ! On ne peut que se laisser porter. Une véritable cure d’air frais pour les poumons et pour l’esprit, avec des images et une musique qui vous donnent envie de rejoindre immédiatement la résistance de ceux qu’on appelle les « Sans Terres ». Tout y est ! Un cocktail de fraicheur, de bon sens, d’esthétisme et de pédagogie.
Au terme de ce voyage au cœur du Quercy, c’est un étrange mélange de colère et de bonheur qui vous envahit. De colère en raison de l’hégémonie d’une technoculture toujours plus intensive, plus polluante, où on détruit les écosystèmes pour les adapter à des plantes standardisées, et qui tente d’empêcher les paysans d’éxercer leur métier, de développer leur bon sens dans le plus grand respect de l’environnement. De bonheur en raison de tous ces ilôts de résistance qui se mettent en place. En raison de la clairvoyance et de la détermination de toutes celles et ceux qui sont animés par la même volonté : celle du droit à exercer leur métier, à vivre au Pays, à refuser un système qui nous emmène tous droit dans le mur et qui essaie de nous faire oublier que ce ne sont pas les technoscientifiques, ni même les agronomes qui ont inventé l’agriculture, mais les Paysans.
Christian Vélot
Chercheur, maître de conférences en génétique moléculaire université Paris-Sud,
Responsable d’une équipe de recherche à l’Institut de génétique et microbiologie d’Orsay… et lanceur d’alertes à la Fondation Sciences Citoyennes
En vente directe à la ferme, ou commande ici : http://sansterresetsansreproches.fr/
L'avenir sans pesticides, c'est possible, avec l'agroécologie :
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