Des baudets du Poitou pour protéger les troupeaux des loups, Nouvelle République
Des baudets du Poitou pour protéger les troupeaux des loups
Publié le | Mis à jour le
Pour Benoît Biteau, le baudet du Poitou peut être un élément de réponse face au retour du loup.
© Facebook
Alors que le loup commence à faire son retour dans le Poitou, Benoît Biteau rappelle que le baudet protégeait autrefois les troupeaux de chèvres et de brebis.
La population de baudets du Poitou a commencé à décliner au milieu du 20e siècle. La mécanisation de l’agriculture explique en partie la tendance puisque le baudet était autrefois très recherché pour saillir les juments et produire de formidables mules. Mais elle l’explique en partie seulement.
« Le milieu du 20e siècle, ce n’est pas un hasard ; le dernier loup a été abattu à Ménigoutte en 1940 », précise Benoît Biteau, paysan agronome en Charente-Maritime, par ailleurs conseiller régional et député européen. « On avait fait le constat, à l’époque où il y avait encore des loups dans la région, que la présence du baudet au pâturage avec les chèvres ou les brebis avait tendance à repousser les loups. Les baudets protègent les troupeaux et attaquent les loups ! »
« Plus la moindre attaque depuis »A Saint-Agnant, près de Rochefort, Benoît Biteau a pu mener une expérimentation ces dernières années : « La commune avait mis des brebis pour entretenir une zone humide mais le troupeau était régulièrement attaqué par des chiens, errants ou non. Le maire m’a appelé pour que je lui trouve un baudet et il n’y a plus eu la moindre attaque depuis. »
Dans sa ferme de Sablonceaux, l’élevage des baudets avec des chèvres relève d’une logique agronomique pour l’amélioration de la productivité des prairies et le renforcement de la biodiversité. À l’avenir, si le retour des loups devait se confirmer dans le Poitou et les Charentes, les baudets pourraient aussi retrouver un rôle de protecteur des troupeaux.
« Ce n’est pas la solution unique et universelle mais ça peut être un élément de réponse à ne pas négliger », explique Benoît Biteau qui cite également en exemple l’expérience de piégeage en cours près du lac de Vassivière, en Limousin : « Les loups qui sont piégés près des troupeaux sont équipés d’une borne de géolocalisation. On peut les suivre en temps réel et intervenir quand ils s’approchent des troupeaux. Il y a aussi une logique de dressage puisqu’ils évitent les brebis pour ne pas revivre cette expérience désagréable. » Au moins aussi désagréable que le coup de sabot d’un baudet de 400 kilos.
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