Benoit Biteau candidat paysan bio sur la liste écologiste EELV aux élections européennes
Avant l'annonce Lundi 25 février, quelques événements dont ont parlé les médias.
Samedi 23 février, bien avant l'annonce de sa candidature, Benoît a été l'invité de LCi à l'émission "le brunch de l'info" pour commenter la visite du Président Macron en direct du Salon de l'Agriculture.
Je ne peux pas mettre en ligne de vidéo...
Bizarre toujours pas de mise en ligne de l'émission brunch de l'info de LCI du samedi 23 février... avant, après, des replay, mais pas cette émission là où il fut excellent d'ailleurs... j'ai posé la question au médiateur de la chaîne.
Je n'ai que des captures d'écran :
L'annonce de la candidature de Benoît aux élections européennes a été faite sur la chaîne Public Sénat, lundi matin dernier, et au Salon International de l'Agriculture de Paris...par Yannick Jadot, tête de liste EELV.
Européennes : Yannick Jadot fait le pari d’une liste écologiste à 15% le 26 mai
La tête de liste d’Europe Écologie-Les Verts pour les élections européennes, estime que son parti, crédité actuellement de 8 à 9% d'intentions de votes, peut réitérer son record atteint en 2009.
Dans les enquêtes d’opinion de ces derniers jours, la liste Europe Écologie-Les Verts (EELV) évolue entre 8 et 9% dans les intentions de vote pour les élections européennes 2019. Invité de la matinale de Public Sénat, l’eurodéputé (EELV) Yannick Jadot, tête de liste pour le scrutin, estime que son parti peut réaliser le double de ce score dans trois mois. « Vous allez voir que l’on va s’installer dans cette campagne et dans la société parce que notre programme est le seul pragmatique », assure-t-il.
Dans cette élection (au scrutin proportionnel à un tour) réputé favorable aux écologistes, l’ancien directeur des campagnes de Greenpeace estime que son parti peut faire aussi bien qu’il y a dix ans. En 2009, EELV avait recueilli 16,28% des voix, tutoyant la liste socialiste arrivée en deuxième position avec 16,48%. Cinq ans plus tard, le parti réalisait 8,95% en terminait à la cinquième place.
« Les électorats se cristallisent dans le dernier mois »
« Vous verrez qu’on sera autour des meilleurs scores qu’on a pu faire. Moi j’ai toujours dit qu’on serait à 15%, vous verrez qu’on y sera », pronostique Yannick Jadot.
Le député européen rappelle qu’une dynamique de fin de campagne avait porté son parti quelques semaines avant le scrutin du 7 juin 2009. « Un mois avant, on nous créditait de 8%. Parce que dans une élection européenne, les électorats se cristallisent dans le dernier mois. »
Lors de l’interview, Yannick Jadot a également annoncé l’arrivée du paysan Benoît Biteau (conseiller régional en Nouvelle-Aquitaine) sur la liste EELV. « C’est un incroyable défenseur du bio, de l’agro-écologie, qui démontre par la pratique que l’on peut faire totalement évoluer notre modèle agricole ». La tête de liste précise également, depuis le Salon de l’agriculture, que « d’autres paysans » figureront à ses côtés.
Retour en images sur cet événement et visite toute la journée au SIA : JT France 2, Arte, France 3, Tv Aunis, France Info :
Européennes - Yannick Jadot : « J'assume d'être pour un protectionnisme vert »
La tête de liste EELV publie « Aujourd'hui tout commence », où il pourfend les contradictions de l'Union européenne et livre sa propre vision. Entretien.
Propos recueillis par Emmanuel BerrettaLe Point : La Commission de Bruxelles prétend être exemplaire dans l'application de l'Accord de Paris sur le climat ; elle prétend que le libre-échange n'est pas antinomique de la protection de l'environnement... Qu'est-ce que vous en pensez ?
Yannick Jadot : (rires) Je le conteste évidemment ! Vous vous souvenez de cette chanson de l'entre-deux-guerres ? « Tout va très bien, madame la marquise ? » alors qu'en fait la maison brûle ? Eh bien nous en sommes là aujourd'hui. Prenons l'accord commercial avec le Canada (Ceta, NDLR). La Commission brandit un addendum pour prétendument respecter l'Accord de Paris. Sauf que depuis l'entrée en vigueur du Ceta, on a augmenté de 50 % nos importations en carburant issu des sables bitumeux. Les plus polluants ! La Commission sabote donc sa propre directive sur la qualité des carburants... Avec le Ceta encore, nous avons importé plus de céréales contenant des molécules chimiques qui sont interdites en Europe. Autre exemple : depuis que Juncker a rencontré Trump en juillet aux États-Unis, on a doublé nos importations de soja américain. Si bien qu'aujourd'hui, on est dépendant à 80 % du soja américain. J'observe d'ailleurs que nous négocions un accord commercial avec Donald Trump, l'homme qui nous met un pistolet sur la tempe sur la sidérurgie et l'automobile, alors que le président Macron avait dit à la tribune des Nations unies qu'on ne négocierait plus avec les États qui sortent de l'Accord de Paris...
Le commerce doit se construire dans le respect des hommes et de la nature, et non en abusant de dumping environnemental, social ou fiscal
Est-ce à dire qu'il faudrait cesser de commercer avec nos partenaires commerciaux ?
Non. Dans ce livre, j'explique à quel point le repli derrière nos frontières nationales ne serait protecteur de rien. Bien entendu que les écologistes sont pour le commerce, la libre entreprise et l'innovation. Mais le commerce doit se construire dans le respect de chacun, des hommes et de la nature, et non pas en abusant de dumping environnemental, social ou fiscal. Sauf qu'en attendant, nous faisons le contraire. Regardez l'accord que nous négocions avec le Mercosur ! Il n'est que mondialisation de la malbouffe et de la souffrance animale. Il signe la disparition de nos paysans.
Si la Commission européenne voulait être crédible sur l'importance qu'elle donne à l'environnement et au social, elle sanctionnerait le non-respect de l'homme et de la nature aussi durement que le non-respect des clauses liées aux biens, aux services et aux investissements. Prenons une nouvelle fois l'exemple du Ceta, aucune sanction n'est envisagée contre le Canada alors que ce pays continue à développer massivement les énergies fossiles les plus sales.
En définitive, on est arrivés au bout du bout d'une Europe qui ne se construit ni en puissance politique ni en puissance économique. Si je crois autant au logiciel écologiste, c'est parce qu'il est le seul qui soit pragmatique, réaliste. C'est parce qu'il ne nie pas la question globale ni la question locale.
Qu'est-ce que vous mettez dans le global et dans le local ?
Le global doit être le lieu de la coopération parce que nous avons une communauté de destin. En cela, nous ne sommes pas des nationaux-populistes. Le local, celui des terroirs urbains ou ruraux, doit être le lieu de la reprise de contrôle de nos vies et de la reconquête démocratique. Quand, de nouveau, vous retrouvez la maîtrise de votre nourriture, de votre chauffage, de votre éducation, de votre santé, alors vous reprenez confiance. Alors vous n'avez plus l'impression d'être exproprié de vos propres vies. Par ailleurs, ce cercle est vertueux et créateur d'emplois locaux ! C'est pour cela que je défends à ce point l'ambition européenne. Si la France est notre maison, l'Europe est notre village. Seul l'échelon européen permettra d'articuler l'échelon local, national et international.
Seule l'Europe ouvre ainsi ses marchés publics. Les autres savent les protéger
Les populistes qualifient le président Macron de « mondialiste déconnecté »...
Je ne parlerais pas comme ça. Car cette critique dissimule bien mal un relent raciste. On entend la petite musique fascisante du financier apatride... Quand on commence à dire que Macron n'a pas de racines, qu'il n'a pas de lien avec la terre, on n'est pas loin de le traiter de « sale juif ». Le glissement est rapide. En revanche, je pense que Macron a une vision totalement décalée de ce qu'est la ruralité, qu'il résume trop souvent à des chasseurs et à la FNSEA. Sa politique rurale consiste à faire des cadeaux sur la chasse et des cadeaux sur les pesticides. La ruralité est diverse, ce n'est d'ailleurs pas qu'un désert industriel et social.
Macron n'était pas mon candidat, mais, dans le vote Macron, il y avait quand même l'idée que sa capacité à changer le pays serait aussi une manière de résorber les fractures territoriales, générationnelles et sociales. On pensait qu'il nous donnerait une perspective commune. Finalement, il a rompu avec cette promesse. Et a fini par donner raison au vieux monde, notamment au vieux monde productiviste. Et a abandonné toute velléité de mener des combats sociaux et environnementaux. Je me suis longtemps battu pour qu'on ait, en Europe, un Buy European act. Macron l'avait défendu dans sa campagne. Puis, il l'a totalement abandonné et s'est rallié à un libéralisme de la compétition de tous contre tous. Un libéralisme qui est prêt à sacrifier le principe de précaution sur l'autel d'une course économique folle. Seule l'Europe ouvre ainsi ses marchés publics. Les autres savent les protéger. Donc, j'assume d'être pour un protectionnisme vert. Un protectionnisme qui prévoit une taxe carbone aux frontières extérieures de l'UE pour les importations provenant de pays où les entreprises ne font pas l'effort de s'aligner sur l'Accord de Paris. De la même façon, je propose que l'Europe, d'ici cinq ans, décrète que les produits des pays qui ne respectent pas la liberté syndicale soient fortement taxés ou interdits de territoire européen. C'est la protection des salariés ici et là-bas. On ne peut pas imaginer un système social en Europe si, en même temps, au sein de l'Union européenne, on organise la compétition, y compris la compétition fiscale. Or, en fragilisant les hommes, en détruisant la nature, on ouvre grand la porte aux populismes. Il est donc urgent de changer de logiciel.
Que peuvent faire les écologistes quand ils sont une cinquantaine au Parlement européen ?
Même quand ils sont une cinquantaine, ils arrivent à faire de grandes choses. On pourrait parler de la victoire récente sur l'interdiction de la pêche électrique. On a réussi à résister au Conseil européen qui ne voulait vraiment rien faire sur les énergies renouvelables qu'on a poussées à 32 % contre 27 %. Le régime de protection des données personnelles a été porté par un député écolo, et la négociation finale s'est faite sous présidence luxembourgeoise et c'était, là encore, un ministre écolo qui pilotait la présidence. Si nous remportons ces victoires, c'est parce que nous savons ce que nous voulons pour l'Europe et que notre groupe est cohérent. Vous savez, à la fin, une directive européenne se négocie à 6 ou 7 personnes autour d'une table. Aussi, il faut être présent, pugnace, et c'est ainsi que l'on gagne.
Il est temps que les agriculteurs qui se passent du glyphosate touchent plus d'aides que ceux qui l'utilisent
Dans le futur Parlement européen, les Verts feront-ils partie de la majorité quadripartite avec le PPE, les libéraux et les sociaux-démocrates ?
Nous poserons nos conditions à un contrat de gouvernement avec le prochain président de la Commission. Il y a entre 5 et 10 réformes structurelles de l'Union européenne à mener lors du prochain mandat. Si on nous propose un programme qui améliore substantiellement le fonctionnement de l'Union et les politiques européennes, alors, les Verts y apporteront leur soutien.
Est-ce que vous voyez aujourd'hui quelqu'un capable de le faire à la tête de la Commission... ?
Le système des spitzenkandidaten (têtes de liste, NDLR) propose que le prochain président de la Commission soit issu des groupes politiques qui composent le Parlement et qu'il soit capable de rassembler une majorité autour de lui. À mes yeux, l'actuelle tête de liste du PPE, Manfred Weber, n'est pas en capacité de nous rassembler. Il vient de la CSU, soit l'aile droite de la droite allemande. Il a trop longtemps toléré les excès de Viktor Orbán. Franchement, c'est impossible. Nous, chez les Verts, nous proposons un tandem avec Ska Keller et Bas Eickout, nos spitzenkandidaten. On fera campagne pour eux.
Et pourtant, dans votre livre, vous l'égratignez comme ancien ministre de l'Agriculture...
Oui, il était pro-FNSEA comme tous les ministres de l'Agriculture ! C'est sous la présidence française de l'UE qu'on a mis fin aux quotas laitiers parce qu'à l'époque, la FNSEA le voulait. Notre prochain grand combat, ce sera la nouvelle politique agricole commune. L'agriculture française reçoit près de 13 milliards d'euros d'aides publiques chaque année. Il est temps que les agriculteurs qui se passent du glyphosate touchent plus d'aides que ceux qui l'utilisent. C'est l'enjeu de la future PAC. C'est aussi pour cela que nous proposons un outil votrepac.eupour que chacun se réapproprie notre agriculture, notre alimentation et l'aménagement de nos terroirs. La PAC, c'est 114 euros chaque année par habitant, à nous de décider comment nous les dépensons ! Pour bien manger ? Pour créer de l'emploi local ? Pour garantir à chaque paysan un revenu décent et pour leur redonner espoir et fierté ? Ou on continue dans ce modèle destructeur des hommes et de la nature.
Et c'est aussi pour cela que je suis fier de compter sur ma liste Benoit Biteau qui a réussi sur sa ferme à mettre en pratique une conversion réussie vers une agriculture respectueuse de la terre, des animaux et donc des hommes. En quelques années, il a transformé une exploitation intensive en une ferme qui permet de protéger les hommes et le climat. Tout est possible ! Et ça commence aujourd'hui.
Nouvelle Vidéo Brut.Nature sur le thème du glyphosate.
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